Métiers en tension en 2022
Le Conseil Économique, Social et Environnemental s’est penché sur les raisons des tensions qui se généralisent sur le marché du travail avant de nous livrer leur analyse.
C’est peut-être l’un des revers de la médaille de la forte reprise de l’activité économique en France : les tensions de recrutement se sont fortement accentuées dans certains secteurs d’activité. Cadres en informatique, aides à domicile et aides ménagères, conducteurs routiers, ingénieurs dans l’industrie… Certains métiers sont plus touchés que d’autres par ces difficultés structurelles et récurrentes de recrutement.
Les multiples causes des tensions de recrutement selon le CESE
Selon la Dares et Pôle emploi, en 2019, six métiers sur dix étaient en forte tension, alors que seul un sur quatre l’était en 2015. Plusieurs métiers sont particulièrement touchés dont, par exemple, les chauffeurs routiers. Il manque déjà, en France, 312 000 professionnels de la route.
Les causes de ces tensions sont multiples, bien entendu. Notre structure démographique est à prendre en considération, avec de forts départs à la retraite à venir, dans certaines professions. 40% des infirmiers et sages-femmes vont partir à la retraite sous peu.
Les principales causes de ces tensions de recrutement seraient également l’attractivité de l’emploi, avec la question des salaires et des conditions de travail, mais aussi la représentation des professions, l’efficacité du système d’orientation, de formation et de certification.
Les métiers touchés par ces soucis de recrutement cumulent en effet conditions de travail difficiles, horaires atypiques et manque de reconnaissance et de valorisation salariale. Des tensions renforcées par la crise sanitaire. On pense aussi à une volonté accrue de sens dans son travail et d’un meilleur équilibre vie pro/vie perso, particulièrement marqué chez les jeunes générations.
Enfin, le CESE voit dans l’accélération de la transition écologique et de la transition numérique de certaines familles de métiers une autre des causes de cette pénurie de recrutement. Si les besoins de recrutement sont élevés dans les métiers liés à la transition énergétique, les recrutements se heurtent à un manque de compétences adaptées (cf les métiers de riveteur et de soudeur dans l’éolien et le photovoltaïque)